La Thaïlande n’a peut être pas encore sa place parmi les pays émergents que sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ou les TIMP (Turquie, Indonésie, Mexique et les Philippines), mais on ne peut nier qu’elle a été l’un des marchés boursiers les plus performants au cours de la dernière décennie. Nombreux sont ceux qui connaissent la Thaïlande pour ses plages, sa cuisine fantastique ou son instabilité politique, mais au delà de ce triptyque l’ancien royaume de Siam dispose d’un marché à l’export très solide, avec une croissance dynamique et un marché financier performant. La Thaïlande est en effet un cas intéressant où l’économie progresse au cours de courtes périodes de stabilité politique.
Voici les atouts d’un pays attractif pour les investissements.
Un pays naturellement riche
Grâce à une abondance de ressources naturelles comme le haz, l’huile, le sucre, la noix de coco et autres produits agricoles, ou les minéraux, le pays met l’accent sur les exportations. C’est ainsi le premier exportateur mondial de riz et l’un des principaux producteur de crevettes.
En outre, plusieurs constructeurs automobiles ont des activités dans le pays.
Les exportations représentent ainsi environ 60% du PIB de la Thaïlande. Sur le marché domestique, d’importants projets d’infrastructures permettent de stimuler l’économie du pays. Le secteur des services occupe une part importante puisque des secteurs comme la banque, la finance et le tourisme représentent près de la moitié du PIB de la Thaïlande et emploient environ 40% de ses citoyens.
Les troubles politiques, marque de fabrique thaïlandaise
Le pays a récemment connu son 19ème coup d’Etat militaire depuis 1930 en raison de l’incapacité du gouvernement de Yingluck Shinawatra à dissiper les antagonismes politiques entre « chemises rouges » et « chemises jaunes ». Cet énième bouleversement politique a marqué l’économie du pays, se répercutant sur l’économie sous la forme d’une contraction du PIB au cours du premier trimestre de l’année. Le 20 mai 2014, le général Prayuth Chan-ocha a donc pris la tête d’une junte, le Conseil National pour la Paix et l’Ordre (NCPO), abrogeant la constitution et arrêtant nombre de membres du gouvernement et du parlement. Son action est centrée sur la restauration de la confiance et la relance de l’économie.
Un marché boursier à l’écart des troubles
Suite à ce coup d’Etat militaire, la Bourse thaïlandaise a accueilli avec bienveillance cette perspective de stabilité. En 2014, les marchés financiers ont ainsi fait un bond de 20% après avoir connu leur plus bas en octobre 2011, à 855 points. Désormais proche des plus hauts historiques, les indices boursiers sont de l’ordre de 1.500 points.
Les valeurs ayant le vent en poupe sont celles des secteurs de l’industrie, de la santé, et des infrastructures, offrant d’importants dividendes. Parmi les entreprises dont les résultats sur les marchés financiers sont en net progrès, on peut citer Minor International (MINT), Bumrungrad International Hospital (BH), International Engineering Co (IEC), Eternal Energy PCL (EE), Eastern Star Real Estate PCL (ESTAR), Bangkok Land (BLAND), Jasmine International (JAS) ou encore Airports of Thailand (AOT).
L’achat d’actions thaïlandaises
Il y a plusieurs façons pour les investisseurs d’entrer sur le marché boursier thaïlandais.
- Les fonds communs de placement : la manière la plus simple pour investir dans un portefeuille d’actions diversifié sans subir les risques inhérents aux taux de change est via des fonds négociés en Bourse (FNB). L’un d’eux concerne exclusivement la Thaïlande, le iShares MSCI. C’est l’option la plus pratique et populaire parmi les investisseurs américains pour participer à l’économie thaïlandaise. Le fond a un actif net d’environ 540 millions de dollars, regroupant les titres d’un total de 120 sociétés. Sa valeur a plus que doublé au cours des 5 dernières années. Ses cinq principaux titres proviennent des marché financiers, énergétiques, et du secteur des télécommunications. Investir sur le marché financier thaïlandais peut se faire également via des fonds fermés, comme le Thai Fund Inc. Common (TTF), lequel affiche un rendement de 29,10% au cours des 12 derniers mois.
- Les marchés hors-cote : les investisseurs à la recherche d’achat de titres spécifiques. Bien qu’il n’existe pas d’actions de sociétés thaïlandaises sur les marchés financiers nord-américains, plusieurs titres sont accessibles sur les marchés hors-cote, tels que la Siam Commercial Bank (SMUUY), Advanced Info Service (AVIFY), Bangkok Bank (BKKLY), Airports of Thailand (AIPUY), Asia Fiber (ASFBY) ou Bangkok Life Assurance (BKOKY).
- Les certificats de dépôt sans droit de vote (NVDR) : La Thaïlande limite la part des capitaux étrangers dans une société à 49%, à l’exception des secteurs bancaires et financiers, où la limite est portée à 25%. Une possibilité d’échanger directement des actions de sociétés thaïlandaises est donc d’investir dans des NVDR, qui ne connaissent pas de telles restrictions. Les courtiers internationaux pouvant aider les investisseurs étrangers à négocier des actions thaïlandaises sont notamment Euro Pacific Capital, EverTrade (EverBank) ou NobleTrading.
Résultats nets
Si les investisseurs sont prêts à supporter les risques liés à l’instabilité politique thaïlandaise, le marché financier thaï offre de belles perspectives. Le nouveau gouvernement formé par l’armée a d’ores et déjà mis en places d’importantes réformes de restructuration et de nombreuses sociétés thaïlandaises ont réagi positivement à ces mesures. La banque centrale de Thaïlande prévoit ainsi une croissance de 5,5% en 2015.
Avec une situation financière saine et des valorisations boursières attrayantes, la Thaïlande présente des opportunités solides pour les investissements financiers, le meilleur moment pour acheter étant lorsque la majorité des acteurs font preuve d’attentisme.
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